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Bref historique: (source: https://www.saglac.qc.ca/~laterrie/)
Le village étudié

Lieu de passage le long de la route qui mène au lac Saint-Jean, Laterrière a été fondée en 1846 par le père oblat, Jean-Baptiste Honorat. La nouvelle paroisse est créée pour affranchir la population locale du monopole qu'exerçait William Price sur la région.

L'espace rural de Laterrière se limite à deux grandes zones d'exploitation au XiX siècle, l'une agricole et l'autre forestière. Le village regroupe quelques fermiers, journaliers et commerçants autour de l'église et de l'école. Au XX siècle, s'ajoutent aux zones agricoles et forestières qui se développent autour des fromagerie et des beurreries, de nouvelles zones forestières industrielles et de villégiature. L'aménagement d'un vaste réseau industrielles et de villégiature. L'aménagement d'un vaste réseau de barrages pour la production des pâtes et papiers ainsi que de l'aluminium permet d'autres investissements importants qui assurent les conditions favorables à un démarrage économique (1900-1930) lequel sera ralenti par la Crise (1930-1940); une croissance soutenue due à la production de guerre assure la consolidation des grandes industries alors que la société régionale entre dans la consommation de masse (1940-1960).

Répondre au marché

La population de Laterrière est étroitement liée au dynamisme de l'économie régionale. De 1900 à 1960, sa population double à peine (855 à 1955) alors que pendant la même période, la région voit la sienne augmenter par un facteur supérieur a six (38 730 à plus de 250 000). Plusieurs Latérriérois s'associeront au développement de l'industrie ou de l'amélioration des structures urbaines qui prennent place soit dans leur communauté, soit dans la région. À la veille de la Première Guerre mondiale, Laterrière connaît, sous la poussée de l'industrie, un essor sans précédent. En 1908, la Compagnie de Pulpe de Chicoutimi, dirigée par J.-E.-A. Dubuc, fonde la compagnie de Chemin de fer de la Baie des Ha! Ha! Cette compagnie a pour but de bâtir un réseau de chemin de fer pour transporter la pulpe de Chicoutimi à Port-Alfred. L'embranchement de Laterrière est construit en 1911, ce qui assure le transport du bois vers l'usine de Chisoutimi. L'arrivée du train a une grande importance pour la petite communauté qui voit enfin la possibilité de se développer. Dès 1914, l'eau courante et les égouts sont installés pas un entrepreneur privé. Le village s'incorpore en 1922 et les nouveaux conseillers prendront l'initiative d'acheter le réseau d'égouts, de rebâtir l'aqueduc et d'électrifier le village à partir de la centrale du pont Arnaud. C'est avec le support technique de la Commission des Services publics que le conseil municipal agit. Ce dernier finance les nouvelles dépenses en faisant appel à des banques ou à des institutions spécialisées dans le secteur des obligations municipales. Loin de rejeter le changement, les Lattérois semblent entrer de plein pied dans une économie sur laquelle ils ont bien peu d'influence. En somme, l'histoire de Laterrière, comme celle de plusieurs village québécois, reste indissociable d'une histoire régionale et nationale où l'industrialisation et l'urbanisation favorisent la création de marchés locaux de plus en plus liés aux économies internationales.

Au plan local, la réglementation du commerce reste une préoccupation importante pour les représentants municipaux du village. Déjà, peu avant la Crise, on distigue le marchand général du restaurant épicier. Se retrouvent ensuite le pharmacien, le boucher tenant boutique, le boucher ambulant, le boulanger, le fromager, le barbier, le meunuisier, le forgeron, le cordonnier, le charettier, le conducteur de taxi, l'hôtelier, l'opérateur du moulin à scie et l'entrepreneur de pompes funèbres. Qui opèrent la plupartde ces nouveaux commerces? Comment les villageois en viennent-ils à occuper de nouvelles profession, s'adaptents ainsi aux exigences d'une vie commerciale en pleine évolution? Plusieurs ont accepté de raconter leur histoire de vie (Cyrille Émond, boulanger, marchang général et homme politique, Louis Girard et Napoléon St-Gelais, ouvriers). Il ne faut pas se surprendre s'il n'y a pas de médecin, d'avocat ou de notaire à Laterrière. Les villageaois téléphonent habituellement au médecin qui vient à la maison du malade. Dans les autres cas, ils se rendent dans la ville la plus proche pour obtenir les services requis.

Devant l'apparition d'un marché au début du siècle, le milieu rural ne réagit pas de façon monolithique. Certains préfèrent continuer à pratiquer l'agriculture en transformant lentement leurs méthodes de production et de mise en marché. D'autres se lancent carrément dans de nouvelles activités. Dès les années 1910-1920, plusieurs familles quittent les rangs pour ouvrir des commerces au village. Presque tous voient déjà dans l'école un moyen privilégié pour «installer» les autres fils ou filles qui n'auront pas de terre. Si plusieurs se contentent encore d'apprendre à écrire et à compter, pour d'autres, l'école offre de nouvelles perspectives de mobilité sociale. L'enseignement aux filles est très valorisé. elles feront l'école normale et deviendront enseignantes jusqu'au moment de leur mariage. En effet, jusqu'à la fin des années 1950, l'enseignement au primaire était réservé aux femmes célibataires et aux membres de communautés religieuses. Idéalement, un des fils choisira de devenir prête, avocat, notaire ou médecin. Mais il arrivera souvent qu'un graçon étudie le commerce. Parmi les principaux marchands qui ont oeuvré à Laterrière au cours des années 1920 jusqu'aux années 1960, presque tous ont étudié les rudiments du commerce au Séminaire ou à l'école secondaire. L'instruction devient une alternative pour ceux qui n'ont pas la chance de pouvoir hériter de la ferme paternelle ou qui ne peuvent s'installer sur une autre terre. Toutefois, peu importe la stratégie suivie, la famille garde toujours son importance. Pour les nouveaux instruits qui reviennent dans la communauté, il faut d'abord compléter l'apprentissage avant de devenir autonome. La famille et en particulier le père s'occupe habituellement de trouver les premiers petits emplois subalternes pour compléter l'apprentissage. Pour les filles, c'est dans les travail quotidien du foyer que se complète celui-ci. Tout dans la vie du Laterriérois semble donc imprégné du signe du changement au XX siècle.

L'implantation des industrie qui s'installent dans la comminauté ou dans la région au début du siècle profitent à plusieurs Laterriérois. Le relèvement des eaux du lac Kénogami exige qu'on construise un barrage de bois au Portage des Roches. L'industrie du flottage du bois et la navigation intérieure ont laissé leur trace dans la mémoire collective. Un barrage en ciment bâti en 1924 pour remplacer la vieille structure de bois. Les villageaois participent à ces travaux ponctuels soit comme journaliers ou comme contremaîtres. Ils s'activent à la construction et à l'entretient du chemin de fer qui opère de 1911 à 1934. La plupart des hommes ont travaillé dans les chantiers de Dubuc ou de Price. Les marchands du village, en association avec les grossistes de Chicoutimi, ont profité des investissement industriels. même l'entrepreneur local du moulin à scie, Jules Gauthier, sait tirer avantage de la situation en vendant tout ce qu'il peut aux clients régionaux ou de la ville de Québec. Pendans les années 1940, une compagnie de meubles de Rivière-du-Moulin, «Saguenay Furniture», exploite des essences secondaires qui se trouvent dans les concessions forestières entourant le village. Pendant la construction du boulevard Talbot après la Seconde guerre mondiale, plusieurs villageois se font camionneurs et le demeurent toute leur vie. Dans cette course aux marchés, on a parfois le sentiment que, loin d'être contre le développement et le progrès, le villageois est obligé de disperser son énergie pour consolider ses acquis. Passerions nous d'un stade d'auto-subsistance à la dépendance aux marchés et au ni,éraire, le tout préparant l'entrée dans la société de consommation?

Innovation et changement

Pendant la première moitié du XX siècle, les Laterriérois intègrent dans leurs activités quotidiennes une multitude de produits nouveaux. Avec la venue du chemin de fer, se perçoit un engouement des villageois qui voient arriver la prospérité. L'implantation du réseau électrique à partir de 1927, ammorce le processus d'implantation de plusieurs innovations. Les premières radios, les laveuses, les moteurs, les centrifuges électriques, les congélateurs, les trayeuses à lait, les télévisions, voilà ce qui change la vie des ruraux. Inéluctablement, ces hommes, femmes et enfants entrent dans la société de consommation et de loisirs.

Une certaine élite, pensons aux marchands, intègre rapidement les innovation qui contribuent à améliorer la situation économique. Les autres acteurs qui se situent au bas de l'échelle économique et sociale parviennet plus tardivement à trouver l'argent nécessaire pour se procurer ces nouveaux objets. Il faut véritablement attendre les années 1950 pour que se généralise la mécanisation dans le travail (scie mécanique, tracteur, moteur) et l'implantation de nouveaux produits dans chaque foyer (automobile, réfrigérateur, laveuse électrique, téléviseur, ect). La prolifération de petits commerces, restaurants, magasins de tissus, salons de coiffure témoigne donc d'une certaine diversification de l'économie locale. L'apport des coopérants, qu'ils soient agriculteurs, forestiers ou financiers (caisse populaire), est déterminant dans la communauté. Ils ont dû s'entourer de cadres de plus en plus spécialisés ( directeurs, administrateurs, comptables ou gérants divers) sans oublier les nombreux travailleurs issus pour la plupart de la communauté (employés saisonniers, forestiers, opérateurs et propriétaires de débusqueuses, caissiers/ères, ect). Enfin, le conseil municipal et les écoles primaires emploient bon nombre de citoyens.

Et que dire de l'impact des camions, des automobiles ou des tracteurs, que les informateurs appellent encore avec un certain émerveillement les machines. Trop peu d'attention est apportée aux études de l'impact de ces innovations sur la société contemporaine. À Laterrière, les charretiers seront remplacés par les taxis qui font leur apparition au début des années 1940. Les premier autobus Gagné commencent a circuler dans les années 1940. Les Autobus Gilbert prennent la relève dans le transport scolaire au début des années 1960 et constituent aujourd'hui un leader dans le secteur du transport en commun tant dans le village que dans la région, voire même la province.

Quant au moulin à scie de la famille Jules gauthier qui opérait depuis plus de cent ans dans la communauté, il ferme a la fin des années 1950. La relève semble être assurée par la Coopérative forestière de Laterrière qui célèbre son 25 anniversaire en 1985. Ses opérations de sciage dépassent le 8$ millions et elle emploie environ 170 personnes.

Enfin, l'apparition d'une usine de production d'aluminium (Alcan, Usine Laterièrre, 1989) a permis à Chisoutimi d'intégrer le territoire industriel laterriérois à son propre espace urbain. La ville de Chicoutimi parvient, avec l'appui des instances politiques concernées, à récupérer, pour fins de taxation, cette nouvelle zones industrielle.Serait-ce le début de la fin pour Laterrière? Les résidents du village et de la municipalité rurale se sont ressaissis devant la menace et ont uni leurs forces en se regroupant autour d'un seul conseil municipal (fusion: Ville de Laterrière 1983). Cependant, les aspirations de Chicoutimi, qui rêve de fusion autour d'une grande ville au Saguenay, ne laissent d'inquiéter, d'autant que les petites villes comme Laterrière manquent de ressources pour s'affirmer véritablement.

Conclusion

Laterrière est un exemple de ce qui est vécu par la plupart des populations rurales et villageaoises du Québec au XX siècle. Au début du siècle, le Laterriérois typique naît, vit et meurt dans dans sa communauté entouré des siens et de sa famille. Il travaille soit dans le secteur agricole ou dans le secteur forestier. Il tire une part importante de ce qu'il consomme sur sa terre où il échnage des produits avec ses voisins ce qui ne l'empêche pas de fréquenter son marchand général pour répondre à certains besoins en outils, et y rencontre ses voisins. Il ou elle se marie généralement avec un ou une ami(e) de la famille. La foi catholique et la pratique religieuse meublent l'univers mental de chacun des membres de la communauté. Dans cet univers, se constituent les fondements de l'identité et de l'appartenance; l'intégration sociale y est très poussée même s'il faut constater plusieurs traces de remise en question surtout dans les manifestations de la culture populaire.

*GIRARD Camil, Mémoire d'un Village, Éditions GRH, 1992, p. 9 à 17
    QUELQUES DATES CHARNIÈRES SUR L'HISTOIRE DE 
    LATERRIÈRE
    1842 - Premiers arrivants (Mars Simard)
    1846 - Arrivée du Père Honorat
    1850 - Devient Canton de Laterrière
    1853 - Achat du moulin par Jules Gauthier
    1858 - Érection canonique de la paroisse N.-D. de l'Immaculée-
               Conception
    1894 - Arrivée du téléphone
    1911 - Arrivée du chemin de fer
    1927 - Arrivée de l'électricité
    1934 - Fondation de la Caisse populaire
    1957 - Création du Chantier coopératif forestier
    1983 - Fusion paroisse et village

 


 

 

 

Origine du toponyme:


 

 

 

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Cette page a été modifiée le 07/28/22